La lutte contre les nématodes commence une année avant la plantation de cultures sensibles comme les arbres fruitiers. S’efforcer de réduire les populations de nématodes afin que le matériel sain ait amplement le temps de s’établir avant que les populations de nématodes atteignent à nouveau des niveaux nuisibles. Les jeunes plants tolèrent beaucoup moins les attaques des nématodes que les plants établis. Utiliser une combinaison des méthodes suivantes pour lutter contre les nématodes :

  • mettre en place les nouvelles cultures en utilisant uniquement des plants exempts de nématodes et provenant de pépinières certifiées;
  • intégrer dans les rotations, pendant plusieurs années, des cultures qui ne sont pas des hôtes des nématodes;
  • pratiquer des cultures de couverture ayant une action nématicide durant les années qui précèdent l’installation de cultures fruitières;
  • détruire les racines des cultures précédentes;
  • planter si possible des cultivars fruitiers résistant aux nématodes;
  • combattre les mauvaises herbes, car celles-ci sont très hospitalières pour les nématodes;
  • faire une fumigation du sol avant les plantations quand les populations de nématodes dans le sol atteignent ou dépassent les seuils de nuisibilité. Pour consulter la liste des fumigants de présemis homologués, voir la recherche sur la protection des cultures fruitières

Cultures de couverture à action nématicide 

Les cultures de couverture peuvent réduire les populations de nématodes phytoparasites pour peu qu’elles soient gérées adéquatement durant l’année qui précède la plantation. En Ontario, les cultures de couverture à action nématicide suivantes donnent de bons résultats :

  • radis oléagineux;
  • certains cultivars de moutarde blanche et orientale comme White Gold, Pacific Gold, Caliente, Cutlass ou Forge;
  • certains hybrides de sorgho et d’herbe du Soudan;
  • des cultivars africains de tagètes (œillets d’Inde) comme Crackerjack ou Créole;
  • le millet perlé fourrager canadien 101 (maîtrise partielle du nématode des racines).

Ce ne sont pas tous les cultivars des cultures de couverture énumérées ci-dessus qui peuvent réduire les populations de nématodes, d’où l’importance de choisir le bon. Il faut souvent pratiquer ces cultures de couverture nématicides pendant une ou plusieurs années pour abaisser les populations de nématodes dans le sol sous les seuils de nuisibilité économique.

Les plantes couvre-sol agissent contre les populations de nématodes de différentes façons : 

  • Le millet perlé fourrager canadien 101 est un hôte inhospitalier qui inhibe la capacité du nématode des racines à se reproduire dans son système racinaire.
  • Certains cultivars africains de tagètes produisent un exsudat racinaire qui est toxique pour les nématodes dans le sol.
  • Les cultivars nématicides de cultures de couverture de brassicacées (comme le radis oléagineux et certaines moutardes blanches et orientales) produisent des glucosinolates et une enzyme dans leurs feuilles, tiges et pétioles. Cette enzyme convertit les glucosinolates en isothiocyanates, des substances toxiques pour les nématodes lorsque la culture est fauchée tandis qu’elle est encore verte et qu’elle est incorporée au sol immédiatement.

Les cultures de couverture telles que le trèfle et le sarrasin doivent être exclues des rotations dans les vergers, car ce sont d’excellents hôtes des nématodes des racines. Parmi les cultures céréalières à utiliser comme cultures de couverture avant les plantations, privilégier celles du blé ou de l’orge.

Pour plus d’information, consulter ontario.ca/cultures et rechercher la page Web Gestion du sol, fertilisation, nutrition des cultures et cultures de couverture.

Autres pratiques culturales visant à réduire les populations de nématodes

Bien des mauvaises herbes contribuent à la prolifération des nématodes. Il est donc indispensable d’appliquer un bon programme de lutte contre les mauvaises herbes durant l’année qui précède la plantation d’une espèce fruitière. Prévoir une stratégie intensive de lutte contre les mauvaises herbes visant les cultures de couverture là où l’on a recours à des cultures de couverture à action nématicide. 

Pour faire baisser les populations de nématodes, laisser le terrain en jachère l’année précédant les plantations. Cette méthode présente cependant l’inconvénient d’exposer davantage le terrain à l’érosion. 

Dans les vergers, semer entre les rangs des plantes couvre-sol inhospitalières aux nématodes, par exemple, du ray-grass annuel ou vivace ou, encore, de la fétuque rouge traçante. 

Lutte contre les nématodes après les plantations

Velum Prime

Velum Prime est un nématicide/fongicide à large spectre (fongicide du groupe 7) aux propriétés préventives, systémiques et curatives, qui est recommandé pour la maîtrise partielle de certains nématodes phytopathogènes vivant dans le sol et pour la maîtrise de certaines maladies des cultures. Velum Prime convient particulièrement lorsqu’il est utilisé dans le cadre d’un programme de traitements préventifs. Pour de meilleurs résultats, appliquer le produit dans la zone racinaire avec du matériel d’irrigation goutte à goutte uniquement à compter de la période des semis. À mesure que les racines absorbent le produit, ce dernier réprime les nématodes qui s’y attaquent, puis se déplace dans les tissus foliaires pour lutter contre certaines maladies fongiques comme l’oïdium.

  • Pour retarder l’acquisition éventuelle de résistance aux fongicides du groupe 7, ne pas faire plus de deux applications consécutives de Velum Prime ou de tout autre produit du groupe 7 avant d’alterner avec un fongicide appartenant à un groupe différent homologué pour la même utilisation. 
  • Les fongicides qui n’appartiennent pas au groupe 7 et possèdent un mode d’action différent devraient être utilisés pour la première application de fongicide foliaire.
  • Ne pas appliquer plus d’un litre de Velum Prime/ha par année, quelle que soit la formulation ou la méthode d’application.
  • Respecter un intervalle minimum de 30 jours entre les applications au sol.
  • Velum Prime peut être appliqué jusqu’à 7 jours avant la récolte. 

Vydate

Vydate procure une maîtrise partielle des nématodes après la plantation de pommiers non fructifères. Ce produit est moins efficace que la fumigation du sol en préplantation et est inefficace contre les maladies terricoles. Voir les méthodes d’applications, les consignes relatives aux mélanges, les doses et les mises en garde sur l’étiquette du produit.

  • Vydate est hautement toxique pour les abeilles. Ne pas appliquer durant la période du bouton rose avancé ou à la pleine floraison.
  • Vydate est très toxique pour l’humain. Respecter rigoureusement le mode d’emploi. 

Stratégies propres aux pommiers : 

  • Traiter les jeunes fouets et les arbres fruitiers non fructifères à l’aide d’une application de Vydate par bassinage du sol entourant le pied de chaque arbre au moment où les racines sont en croissance active et où les feuilles commencent à pousser au printemps. Faire suivre d’une application foliaire de Vydate.
  • On peut aussi effectuer 3 applications foliaires sur 2 à 3 semaines sans dépasser au total 3 applications.
  • Ne pas laisser le brouillard de pulvérisation dériver vers des arbres en fleurs.
  • Ne pas appliquer sur des arbres qui sont soumis à un stress hydrique ou qui ne sont pas en croissance active.
  • Attendre au moins 24 heures après le traitement avant de retourner dans les champs traités.